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La pratique du judo après prothèse totale de hanche est-elle possible ?

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Nicolas LEFEVRE , Didier ROUSSEAU, Yoann Bohu, Serge HERMAN

Institut de l’appareil locomoteur Nollet 23 rue Brochant 75017 Paris

RESUME:

Objectif :
Aujourd’hui, de plus en plus de sujets sportifs sont candidats à une arthroplastie. Ces patients sont exigeants sur les performances fonctionnelles de leur prothèse. De nombreuses études épidémiologiques ont montré que la pratique du sport avec une prothèse sont possible notamment pour le golf, le ski ou le tennis. En revanche aucune enquête n’a été réalisée, à ce jour, pour le judo. Nous avons voulu savoir si la pratique du judo peut se poursuive après une PTH.

Méthode :
Nous avons envoyé un questionnaire aux judokas licenciés de la Fédération Française de Judo afin d’identifier les sportifs porteurs d’une prothèse totale de hanche. Nous avons envoyé 212 questionnaires à des judokas âgés de plus de 60 ans et au moins ceinture noire 6ème Dan. Sur 83 réponses, 36 hommes âgés en moyenne de 72 ans (60 à 86 ans) sont porteurs d’au moins une prothèse.

Résultats :
Nous avons recensé 36 prothèses totales de hanche chez 27 patients, 10 prothèses totales de genou chez 8 patients et 3 prothèses d’épaule chez 3 patients.
Il y avait 27 patients porteurs d’une prothèse totale de hanche, âgés en moyenne de 63 ans (60 à 82) au moment de l’intervention; quinze patients (55%) ont dit avoir été opérés pour continuer la pratique du judo. Vingt deux patients (81%) ont repris le judo régulièrement 2,5 fois par semaine (1 à 4), dans un délai court de 3,9 mois (2 à 10). En revanche, ils ont tous, sauf un changé leur pratique (randori à thème ou démonstration).
Enfin, leurs chirurgiens leur avaient recommandés d’arrêter le judo dans 65% des cas.
Vingt cinq (92%) patients étaient satisfaits de leur prothèse.
Seuls 2 patients sur les 26 porteurs de PTH ont eu une reprise de prothèse totale de hanche pour usure. Nous n’avons recensé aucune luxation ni fracture.

Conclusion :
Le port d’une prothèse totale de hanche ne semble pas limiter la pratique du judo. Les résultats fonctionnels sont satisfaisants. Une étude clinique et radiologique semble nécessaire afin de confirmer ces résultats. Les résultats sur les prothèses totales de genou sont plus réservés, il semble que la pratique du judo soit plus difficile chez ses sportifs plus âgés.
 

INTRODUCTION

Aujourd’hui, l’âge moyen et l’espérance de vie de la population française augmentent ainsi que la prévalence des arthroses de hanche.
Environ 140 000 prothèses totales de hanche sont posées chaque année en France(17).
Bien que l’âge moyen de la population française porteuse d’une prothèse totale de hanche soit de 65 ans, de plus en plus de sujets jeunes et actifs sont candidats à une arthroplastie.

Suite à de nombreuses études concernant la pratique du sport après une chirurgie prothétique de nombreux chirurgiens orthopédistes conseillent à leurs patients une réduction des activités physiques et sportives après une prothèse totale de hanche en raison du risque théorique d’augmentation de l’usure prothétique et donc d’un risque de révision chirurgicale prothétique plus précoce.

En 1981, Chandler et coll (1) dans une étude de 29 patients (33 PTH) de moins de 30 ans, montre que 66 % (10 sur 16) des patients ayant nécessités une révision chirurgicale avaient eu une activité physique intense.

Dor et Conaty (3) ont un taux plus important d’usure chez les patients jeunes de moins de 45 ans (22 % d’usure chez 24 patients) et suggèrent que cette usure précoce est liée à une activité intense en raison de leur jeune âge.

Visuri et Honkanen (16) conseillent à leurs patients d’éviter les sports à haut impact tels que la course, le jogging et les sports de ballon. Ils ont étudié 539 patients sur un suivi moyen de 4,2 ans (1 à 9) et ont conclu que le risque de descellement et de reprise chirurgicale était moins important chez les patients ayant une activité sportive régulière à sports sans contrainte. En effet, ils n’ont eu que 26 patients sur 366 (soit 7%) de reprise chirurgicale chez les patients ayant une activité physique modérée.

Kiglus et coll (7) ont défini deux catégories de sport à faible et haut niveau d’impact et ont comparé les résultats sur une série de prothèses opérées.
Les sports à haut niveau d’impact comprennent le tennis, le jogging, l’équitation, les jeux de raquettes, la randonnée en montagne, le hand-ball et les activités de charges lourdes.
Les activités sportives à faible niveau d’impact sont d’après cette étude : la natation, le golf, le bowling, la randonnée loisir, le vélo, le ski sur piste damée et le tennis de loisir.
Enfin, il existait un troisième groupe de patients inactifs.
Dans cette étude, il y a un taux plus important de révision chirurgicale prothétique chez les patients ayant eu une activité physique à haut niveau d’impact : 28% (7 patients sur 25), alors que le taux de reprise chez les patients ayant une activité à faible niveau d’impact était de 6 % (42 des 663 patients).

Ritter (12) en 1987 a envoyé un questionnaire à 169 patients suivis au minimum pendant 3 ans. Il a conclu que la pratique d’un sport à faible niveau d’impact comme la marche, le golf ou le bowling n’augmentait pas le risque de reprise.

En 1992, Mallone et Callaghan (8) ont envoyé un questionnaire à 115 golfeurs porteur d’une prothèse totale de hanche. Ils ont constaté que ces patients pouvaient pratiquer leur activité de golf (à faible niveau d’impact) sans conséquence sur leur arthroplastie.

Mont (10) en 1999 a réalisé une étude sur 58 joueurs de tennis porteur d’une PTH, 75 hanches. Il obtient d’excellents résultats avec seulement 3 reprises chirurgicales au suivi moyen de 8 ans.

Au travers de ces études, il semble que certains sports soient plus défavorables que d’autres. Une revue de la littérature a permis de constater qu’aucune étude n’a jusqu’à présent était menée pour savoir si la pratique du judo peut se poursuive après une PTH.
En France, de nombreux patients porteurs d’une prothèse totale de hanche pratiquent régulièrement le judo. Ce qui nous a amené à réaliser notre étude.

 

MATERIEL ET METHODE

Un questionnaire a été envoyé à l’ensemble des judokas licenciés de la Fédération Française de Judo dont le grade était supérieur au 6ème dan, afin d’identifier les patients porteurs d’une prothèse totale de hanche ou prothèse totale de genou.
Il y avait au moment de notre étude 512 judokas licenciés de la Fédération Française de Judo dont le grade était supérieur au 6ème dan. Nous avons limité notre étude aux femmes ou hommes âgés de plus de 60 ans au moment de l’étude.

Nous avons envoyé 212 questionnaires et nous avons eu 83 réponses :

Nous avons composé notre questionnaire en 3 parties:
1 – le type d’arthroplastie, prothèse totale de hanche ou prothèse totale de genou, et l’indication de l’arthroplastie.
2 – des questions précises sur l’activité spécifique au judo.
3 – des questions d’ordre général sur l’activité sportive et personnelle,

Enfin nous leur avons demandé leur degré de satisfaction après leur arthroplastie.

1ere partie : type de prothèse.
Le questionnaire demandait aux judokas s’ils avaient été opérés d’une prothèse totale de hanche, d’une prothèse totale de genou ou d’une autre prothèse. Cette intervention avait-elle été unilatérale ou bilatérale.
Nous leur avons demandé pourquoi avaient-ils été opérés et quelles étaient leurs motivations.

2eme partie : questions spécifique au judo.
Les patients étant tous ceinture noire de judo, 6ème dan, ils avaient donc une bonne maîtrise de la technique du judo et une pratique ancienne et régulière.
Le questionnaire a permis de savoir pendant combien de temps ils ont pratiqué le judo avant d’être opéré, s’ils pratiquaient encore le judo avant l’intervention, à quel moment ont-ils repris le judo après l’intervention, ont-ils changé leur pratique, à quel niveau et à quelle fréquence.

3eme partie : questions d’ordres générale
Le questionnaire a permis de savoir quelles avaient été les recommandations sportives de leur chirurgien. Quelles avaient été les sports recommandés et conseillés et quelles avaient été les sports pratiqués en dehors du judo.

Enfin, nous leur avons demandé s’ils étaient satisfaits de leur prothèse.
L’étude a également évalué si certains patients avaient nécessité une révision de leur prothèse et quand.

 

RESULTATS :

Sur les 212 questionnaires envoyés, nous avons eu 83 réponses (82 hommes, 1 femme) soit 39 % de réponses.
Il y avait 36 patients (36 hommes) ayant au moins une prothèse parmi les 83 réponses.
Au total, nous avions 49 arthroplasties, 36 PTH, 10 PTG, 3 PTE.
L’âge moyen au moment de l’étude était de 72 ans (60 à 86).

- Prothèses totales de hanche :
Nous avons une série de 36 prothèses totales de hanche chez 27 patients dont 9 bilatérales.
L’âge moyen lors de l’intervention était de 63 ans (49 à 82 ans).
L’âge moyen lors de l’étude était de 72 ans (60 à 86).
Le recul moyen était de 8,8 ans (1 à 20).
Quinze patients (55 %) ont dit avoir été opérés pour continuer la pratique du judo alors que leur chirurgien leur avait recommandé d'arrêter le judo dans 63 % des cas et de faire un sport sans contrainte dans 66 % des cas.
Les sports conseillés par leur chirurgien étaient la marche à pied dans 55 % des cas, le vélo dans 59 % des cas, la natation 40 % et le golf.
En dehors de leur activité de judo, 66 % des patients avaient une activité de marche à pied, 48 % de natation et 45 % de vélo. Sept patients sur 27 pratiquaient régulièrement le ski.
Vingt deux patients (81 %) ont repris le judo de façon régulière dans un délai court de 3,9 mois (2 à 10). Leur activité était fréquente puisqu’ils pratiquaient le judo 2,5 fois par semaine en moyenne (1 à 4).
En revanche, 21 des 22 patients qui ont repris leur activité ont changé leur pratique. En effet, 5 ont poursuivi leur activité de Randori libre en arrêtant la compétition, 9 sont passés au Randori à thème et les 21 poursuivaient leur activité de démonstration.
25 patients (92 %) étaient satisfaits de leur prothèse. Seules deux reprises de prothèse totale de hanche sur 36 ont été nécessaires pour usure et descellement à 6 ans et 9 ans de recul.
Il n’y a eu aucune luxation ni fracture.
 

DISCUSSION :

Cette étude semble montrer qu’une prothèse totale de hanche ne limite pas la pratique du judo.
La reprise de l’activité sportive a même été relativement rapide, dans un délai court de 4 à 5 mois post-opératoire. Le délai moyen dans la littérature est de 6 mois (2, 9, 10)
Bien qu’ils aient pour la plupart changé leur pratique, Randori à thème ou de démonstration, leur pratique était régulière, 2 à 3 fois par semaine. Deux études ont montré également qu’une pratique régulière du tennis ou du golf de 3 à 4 fois par semaines après prothèse totale de hanche est possible. (8, 10)

En 1999, Mont (10) a publié une étude sur des patients pratiquant le tennis en club et tous porteurs d'une prothèse totale de hanche. Il a interrogé 58 joueurs âgés en moyenne de 70 ans (de 47 à 89 ans). Il y avait 75 prothèses totales de hanches dont 17 bilatérales. Cet article est très intéressant puisque dans cette population, 14 patients avaient été opérés dans le but de continuer le tennis soit 24%. Dans notre étude nous avons eu 55% de patients opérés pour poursuivre la pratique du judo. La reprise de leur sport avait été effective environ 7 mois après l'intervention, de façon régulière 3 fois par semaine, et au même niveau de tennis. Le taux de survie de la prothèse était de 96 % à 8 ans de recul.
Seyler (14) était arrivé aux mêmes conclusions en 2006. Il n'a pas montré un taux d'échec ou de reprise plus important chez les joueurs de tennis par rapport à la population générale

Contrairement à ce que l’on pourrait penser dans les mouvements du judo, il n’y a eu aucune luxation, ni fracture. Le judo reste un sport de pivot contact avec en théorie un risque important de luxation de prothèse totale de hanche.
La parfaite maitrise de la technique (ceinture noire 6ème dan) et une pratique plus modérée du judo sont probablement des facteurs expliquant l’absence de luxation et de fracture.

Notre étude a probablement un biais de sélection puisqu’elle n’a sollicité que des pratiquants de judo de haut niveau, licenciés de la Fédération Française de Judo.
Ce qui élimine une population de patients anciennement judokas, ayant été opérés d’une prothèse totale de hanche mais ayant arrêté définitivement la pratique et n’étant plus licenciés. Le questionnaire n’a pu leur être envoyé. Les auteurs reconnaissent ce biais de sélection.
Une étude de l’incidence et de la prévalence réelle des arthroplasties de hanche et de genou dans la population des judokas français serait nécessaire afin d’obtenir des informations plus précises sur la pratique du judo et les patients porteurs de prothèses.
Ce type d’étude serait très utile mais très difficile à réaliser.
Notre étude nous permet néanmoins de montrer de bons résultats dans cette population. Nous ne pourrons conclure pour l’ensemble des judokas français.
Certains auteurs ont montré que la mobilité et la force après une prothèse totale ne peuvent pas être totalement récupérées dans les suites de l’opération.
Stauffer et coll (15) ont examiné la mécanique de la hanche après prothèse totale de hanche. Il y a une meilleure amplitude des mouvements en flexion mais une diminution dans la rotation, l’abduction et l’adduction après arthroplastie. Ils ont attribué cette situation à la technique de la prothèse totale de hanche utilisant une trochantérotomie. Ils évoquent également la cicatrice, la dénervation musculaire de la hanche et la fibrose capsulaire limitant les mouvements de l’articulation.

On estime que les patients qui participent à un haut niveau d’impact sportif après prothèse sont plus susceptibles d’avoir une chirurgie de reprise prothétique.
Seules 2 hanches dans notre étude ont eu une révision à une moyenne de 8,8 ans de recul.

En 2000, Gschwend (5), dans une étude prospective sur 10 ans, a comparé 50 patients pratiquant du ski de piste et 50 patients sédentaires tous porteurs d'une prothèse totale de hanche à 5 et 10 ans de recul. Au dernier recul, il a montré une usure plus importante chez les skieurs, 2,1 mm d'usure par rapport à 1,5 mm d'usure mais sans reprise chirurgicale.
Chez un patient sédentaire, l’usure du polyéthylène d’une prothèse totale de hanche est de 0.10 mm/an et alors qu’elle est de 0.39 mm/an chez les patients actifs, au recul de 7 ans.
Une étude podométrique (13) a montré que l’usure du polyéthylène est corrélée au nombre de pas quotidiens et que 30 mm3 de polyéthylène sont usées par million de cycles de pas de marche, pour un sujet de 70kg.
Il semble donc qu’une activité physique intense augmente l’usure du polyéthylène, et diminue de ce fait la durée de vie de la prothèse. Perrin (11) a un plus grand taux de reprise par usure mécanique chez les patients actifs.

Néanmoins, la relation entre taux de révision des prothèses, âge et niveau d’activité physique donne, selon les travaux, des résultats discordants.

En effet Dubs (4) a comparé deux groupes de patients après arthroplastie totale de hanche avec 61 des 109 (56 %) participant à une activité sportive intense. Il a trouvé un taux beaucoup plus élevé de reprise chirurgicale en raison d’une usure excessive dans le groupe ne participant pas à une activité sportive. Sept reprise sur 49 (14 %) contre une reprise sur 61 (1 %) chez les patients ayant une activité sportive intense.

En revanche, dans une étude réalisée par Kilgus (7) en 91, 28 % (7 sur 25) des patients actifs ont nécessité une reprise chirurgicale par rapport à 6 % (42 sur 663) des patients ayant une activité physique modérée.
Au delà de 10 ans, les risques de reprise prothétique semblent plus souvent liés à des phénomènes d’ostéolyse péri-articulaire, indépendante de contraintes mécaniques (7)

Les recommandations faites par les membres de la "HIP Society" en 1999 (6) sont résumées sur le tableau n°1. Les résultats de l’enquête réalisée auprès de 54 chirurgiens seniors permettent aujourd'hui de nous aider dans l'orientation de la pratique du sport de nos patients.
Les conclusions de cette étude montrent que les sports autorisés chez des patients porteurs d'une prothèse totale de hanche sont les sports à faible contrainte, sans pivot contact. Il faut proscrire l'apprentissage d'un nouveau sport mais on peut tolérer certains sports si la technique est antérieurement connue et maîtrisée. Enfin, il faut prévenir le patient des risques d'usure plus importante dans une activité sportive intense.


Notre étude suggère que le taux de révision des prothèses totales de hanche chez nos judokas n’est pas plus mauvais que chez les patients de la population générale moins actifs ou inactifs.
A titre indicatif, la durée de vie moyenne d'une prothèse totale de hanche dans la population générale est d'environ 94% de survie à 15 ans et 77% de survie à 25 ans, alors que dans la population des patients de moins de 50 ans, donc actifs, la survie est de 88% à 15 ans et 69% à 25 ans.
Malheureusement, en raison du biais de sélection de notre étude, aucune conclusion ne peut être faite concernant ce taux de révision. Nous reconnaissons que les critères d’inclusion de cette étude nous donnent une auto-sélection pour des résultats positifs.
Il est probable qu’une activité de judo importante est un facteur de risque d’usure de la prothèse et donc d’un taux plus important de reprise de prothèse totale de hanche ou de genou mais cela n’a pas été le cas dans notre étude car les patients qui ont eu des problèmes avec leur prothèse totale de hanche ou de genou n’ont probablement pas été inclus dans cette étude.
Cette étude a également une limite car il s’agit d’une étude rétrospective sans examen groupe de contrôle. Nous reconnaissons également que ce type de questionnaire peut modifier la perception de la manière dont les patients ont estimé leur comportement avant et après leur chirurgie et donc sur les éventuels événements après chirurgie.
Les résultats de cette étude ne nous permettent pas de conclure si le sport à fort niveau d’impact tel que le judo est autorisé ou contre-indiqué après arthroplastie totale de hanche. Comme ce n’était pas une étude rétrospective, nous n’avons pas pu faire une étude radiologique.
Nous ne pourrons donc pas dire si la poursuite du judo provoque une usure plus importante du polyéthylène, des risques de lyse osseuse et des risques augmentés de descellement. Le seul critère d’échec a été la chirurgie de révision. Nous n’avions pas également de preuve radiographique de cet échec. Une étude prospective effectuée sur un groupe de patients pratiquant le judo avec un groupe contrôle avant et après prothèse totale de hanche ou de genou est nécessaire afin de déterminer si le judo a un rôle négatif sur une arthroplastie.
 

CONCLUSION :

La reprise de l'activité physique et sportive après prothèses articulaires est une question souvent posée par le patient au chirurgien mais également au médecin du sport et au médecin traitant.
La pratique d'une activité physique régulière étant souhaitable pour le système cardio-vasculaire et pour l'appareil locomoteur, il faut favoriser la reprise d'une activité sportive mais également en connaître les risques.
Dans notre étude, le faible taux d'échec et le bon degré de satisfaction de ces 27 patients montrent qu'ils sont en mesure de pratiquer régulièrement le judo. Mais ces résultats ne peuvent donner de recommandation quand à la pratique du judo après PTH.
Il faut privilégier les activités d'endurance, de loisirs, à faibles contraintes : marche, natation, vélo, golf, etc...
Des études futures sont nécessaires pour déterminer les conséquences (cliniques et radiographiques) à long terme de la pratique du judo après PTH.

 

Bibliographie :

(1) Chandler HP, Reineck FT, Wixson RL, et al: Total hip replacement in patients younger than 30 years old. A five-year follow-up study. J Bone Joint Surg 63A: 1426–1434, 1981

(2) Chatterji U, Ashworth MJ, Lewis PL, Dobson PJ. Effect of total hip arthroplasty on recreational and sporting activity. ANZ J Surg. 2004;74:446-449.


(3) Dorr LD, Takei GK, Conaty JP: Total hip arthroplasties in patients less than 45 years old. J Bone Joint Surg 65A: 474–479, 1983

(4) Dubs L, Gschwend N, Munzinger U: Sport after total hip arthroplasty. Arch Orthop Trauma Surg 101: 161–169, 1983


(5) Gschwend N, Frei T, Morscher E, Nigg B, Loehr J. Alpine and cross-country after total hip replacement. 2 cohorts of 50 patients each, one active, the other inactive in skiing, followed for 5-10 years. Acta Orthop Scand 2000; 71 (3): 243-249

(6) Healy WL, Iorio R, Lemos MJ. Athletic activity after joint replacement. Am J Sports Med. 2001;29:377-388.


(7) Kilgus DJ, Dorey FJ, Finerman GA, et al: Patient activity, sports participation, and impact loading on the durability of cemented total hip replacements. Clin Orthop 269: 25–31, 1991

(8) Mallon WJ, Callaghan JJ: Total hip arthroplasty in active golfers. J Arthroplasty 7(suppl): 339–346, 1992


(9) McGrory BJ, Stuart MJ, Sim FH. Participation in sports after hip and knee arthroplasty: review of literature and survey of surgeon preferences. Mayo Clin Proc. 1995;70:342-348.

(10) Mont MA , LaPorte DM, Mullick T, Silberstein CE, Hungerford DS: Tennis After Total Hip Arthroplasty Am j sports med Vol. 27, No. 1, 1999


(11) Perrin T, Dorr LD, Perry J, et al: Functional evaluation of total hip arthroplasty with five- to ten-year follow-up evaluation. Clin Orthop 195: 252– 260, 1985

(12) Ritter MA, Meding JB: Total hip arthroplasty: Can the patient play sports again? Orthopedics 10: 1447–1452, 1987


(13) Schmalzried TP, Shepherd EF, Dorey FJ, et al: Wear is a function of use, not time. Clin Orthop 381: 36–46, 2000

(14) Seyler TM, Mont MA, Ragland PS, Kachawala MM, Delanois RE Sports activity after total hip and knee arthroplasty : specific recommendations concerning tennis. Sports Med. 2006;36(7):571-83.

(15) Stauffer RN, Smidt GL, Wadsworth JB: Clinical and biomechanical analysis of gait following Charnley total hip replacement. Clin Orthop 99: 70–77, 1974

(16) Visuri T, Honkanen R: Total hip replacement: Its influence on spontaneous recreation exercise habits. Arch Phys Med Rehabil 61: 325–328, 1980

(17) Nombre d’actes réalisés en france en 2008 en chirurgie orthopédique. Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) 10 juin 2009 analyse des actes CCAM du PMSI Docteur Antoinette Scherer ;





 

Docteur Nicolas LEFEVRE, Docteur Serge HERMAN, Docteur Yoann BOHU. - 13 février 2012.

Conflits d'intérêts : l'auteur ou les auteurs n'ont aucun conflits d'intérêts concernant les données diffusées dans cet article.

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L’activité physique associée à une alimentation suffisamment riche en protéines, en vitamine D et en calcium est un formidable moteur de la construction osseuse. Ce cocktail se montre particulièrement utile aux périodes charnière de la vie. Pendant la croissance, Il est nécessaire de manger 4 à 5 produits laitiers chaque jour pour édifier un os solide. Il faut également bouger : il est indispensable de pratiquer un sport imposant de la course et des sauts au moins 3 fois par semaines pendant 30 minutes. En l’absence d’impact, les os durcissent moins. Il a été démontré qu’un jeune nageur de compétition avait une densité osseuse plus faible qu’un sédentaire car il était privé de la gravitation pendant ces longues heures d’entraînement en piscine. De plus, la densification osseuse s’arrête à 25 ans. A cet âge vous avez constitué votre capital osseux pour la vie entière !

A l’âge adulte, le sport renforce très difficilement le tissu osseux et la quantité de calcium nécessaire à l’entretien de l’os est encore débattu. En cas de fracture, le repos de la zone brisée est nécessaire quelques semaines pour permettre d’ « engluer » la zone brisée. Au-delà, des sollicitations mécaniques progressivement croissantes se révèlent indispensables pour « mécaniser » le cal osseux. Là encore, elles permettent d’orienter la trame de l’os dans l’axe des contraintes afin de le préparer à sa mission. Une augmentation de l’apport en calcium en période de consolidation est proposée par certains médecins sans que son intérêt n'ait été vraiment démontré.

Après la ménopause, la trame osseuse se dégrade peu à peu jusqu’à rendre l’os fragile : c’est l’ostéoporose. Mesdemoiselles, souvenez-vous, votre résistance à la fracture du col du fémur dépend de votre alimentation et de votre pratique sportive avant 25 ans ! Si l’activité physique après la ménopause ne permet plus de densifier les os, elle réduit la perte de tissu osseux. Alors, il est conseillé de marcher voir de sautiller ou de trottiner. Il est bon aussi de faire de la gym douce pour entretenir la résistance des os à la traction. Afin de profiter au mieux de cette stimulation, il est à nouveau nécessaire de prendre 4 à 5 produits laitiers quotidiennement. Il faut également sortir tous les jours pour profiter du soleil et faire de la vitamine D indispensable à l’absorption et à la fixation du calcium. Les sports de coordination douce comme le Thaï Chi ou les « ateliers équilibre » ont prouvé leur efficacité pour diminuer le risque de chute et de fracture.

Si l’activité sportive est excessive, les microfissures provoquées par les impacts sur les os ne parviennent pas à consolider au cours du repos. Au contraire, ces lésions s’aggravent à l’entraînement suivant. Finalement l’os de fend de part en part, il se casse sans aucun traumatisme violent. C’est la fracture de fatigue. Chez une femme ménopausée, il a été mis en évidence que 6 heures de sport en charge par semaine pouvaient suffire pour briser insidieusement les os. Chez l’adulte plus jeune, ce type de blessure est favorisé par les carences alimentaires et les dérèglements hormonaux. Le manque de calcium, de vitamine D et de protéines altère la reconstruction de l’os victime de microfissures à l’exercice. Une insuffisance en hormones sexuelles diminue la stimulation des usines chimiques microscopiques chargées d’assurer la synthèse du tissu osseux. Ces altérations fonctionnelles se rencontrent en cas d’épuisement profond de l’organisme. Ce genre de surmenage est plus souvent diagnostiqué chez les femmes car il provoque des irrégularités du cycle menstruel puis une disparition des règles. La victime se retrouve en état de « ménopause précoce ». Chez l’homme cette souffrance hormonale est plus insidieuse mais elle existe et ses conséquences sur la densité osseuse sont comparables. Le cocktail surmenage sportif, carences alimentaires et disparition des règles se retrouve classiquement chez la jeune femme anorexique. Face à une fracture de fatigue, le médecin du sport se doit de rester vigilant. Il ne doit pas se contenter de soigner un « os ». Il a pour obligation de prendre en charge un individu dans sa globalité, il a pour mission de rechercher un surentraînement ou des troubles du comportement.



Technique du ligament croisé

Par le docteur Nicolas Lefevre

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